Bonne et heureuse année à vous, fidèles lecteur·rices,
Oui je sais mes voeux sont quelque peu en retard...mea culpa... J’espère de tout cœur que vous avez eu l’occasion de fêter avec famille et amis au cours des derniers mois. Pour ma part, je n’ai pu trouver le répit tant souhaité. Cette histoire du Chrysanthème me hante, elle me poursuit jusque dans mes rêves et trouble mon sommeil, d'où mon décalage. Comme je vous le mentionnais précédemment, j’y vois plusieurs trames que je peine à distinguer. Elles s'enchevêtrent, tourbillonnent et me narguent même, mais je ne renoncerai pas à déchiffrer ce mystère. D’abord pour cette personne qui souhaite demeurer anonyme et qui a initié cette quête, mais surtout pour moi, puisque ce que je ne comprends pas m'absorbe et m’obsède. Je constate que plusieurs d’entre vous partagent ce trait de caractère! Grâce à votre précieuse participation, qui a guidé mes recherches autour du premier numéro du Chrysanthème et de l'histoire de la famille Létourneau, j’ai pu mettre en lumière certaines informations que je vous résume ici, selon l’ordre chronologique des faits, accompagnées de mes commentaires et questionnements :
2 février 1873 : naissance d’Armand Létourneau. Je n’ai pas d’information sur l’enfance d’Armand, mais elle a certainement eu les couleurs du salon funéraire de Létourneau et Fils, entreprise de pompes funèbres fondée par le grand-oncle d’Armand, Gérardin Létourneau, en 1812.
16 avril 1889, lettre d’Armand : selon les dates inscrites dans cette lettre, Armand avait alors 16 ans seulement. Son père venait de mourir, il héritait ainsi d’une portion de l’entreprise familiale, mais puisqu’il était mineur, cet héritage était sous tutelle jusqu’à sa majorité, alors établie à 21 ans. Dans sa lettre, Armand souhaite céder immédiatement ses parts de l’entreprise à son frère Robert, de 10 ans son aîné. Selon mes recherches, Robert Létourneau, s’est engrangé une belle fortune grâce à l’entreprise de pompes funèbres dont il a été directeur pendant de nombreuses années. Peut-être avait-il fait pression sur son frère pour mettre la main sur la totalité de l'entreprise? Est-ce l'avarice qui le motive ou avait-il d'autres plans? Le document est signé devant deux témoins, dont Robert Létourneau, ce qui est douteux, mais qui est Joseph Blais? Et ce document a-t-il une véritable valeur légale?
26 décembre 1904 : mariage d’Armand Létourneau et de Fabienne Derome.
23 juin 1906 : naissance de Léon Létourneau, fils d’Armand et de Fabienne.
Juillet 1907 : disparition de Fabienne Derome. J’ai retrouvé très peu d’informations. Il semble que les funérailles de Fabienne se soient déroulées autour d’un tombeau vide comme on le fait à l’époque pour les personnes disparues. Fabienne a été hospitalisée de nombreuses fois avant sa mort. Les archives médicales mentionnent des pleurs incessants, des tremblements, un médecin s’avance même à diagnostiquer “l’hystérie”. Ce médecin signe son retour à la maison en juin, puis aucune trace de Fabienne jusqu’à la publication de son avis de décès, en juillet. La veillée funèbre de Fabienne a lieu non pas au salon funéraire de Létourneau et fils mais plutôt dans la demeure des époux, rue Mazenod.
1er novembre 1920, le premier numéro du Chrysanthème : Armand Létourneau est alors rédacteur en chef et imprimeur du journal lancé à son initiative. Son fils, Léon, est apprenti typographe et l’assiste dans son travail. Vous l’avez vu comme moi, certaines lettres sont en majuscule sans aucune autre nécessité semble-t-il que d’attirer notre regard.
Ces lettres forment les mots : CE PREMIER NUMÉRO DU CHRYSANTHÈME - EN BONNE SANTÉ - DE - PERMET - COMMUNIQUER. Comme les mots semblent dans le désordre, je me permets de proposer la phrase suivante : CE PREMIER NUMÉRO DU CHRYSANTHÈME PERMET DE COMMUNIQUER EN BONNE SANTÉ. Je suis toutefois bien mystifiée par la 2e partie de la phrase… Communiquer en bonne santé?
Dans ce journal également, les faits inusités parlent d’une machine qui permet d’écouter la voix des morts. Puisque cette machine est disponible seulement sur commande au journal, je ne peux que conclure à une certaine implication d’Armand Létourneau, peut-être se cache-t-il derrière le docteur Firmin Duplas?
Puisque l’on sait qu’Armand était adepte de la “Bonne Mort” et qu’il aurait tenté de ressusciter la Confrérie de l’adoration perpétuelle du Saint-Sacrement ou un regroupement semblable (Léon en parle dans sa lettre à Artémise, je vous ai envoyé une copie), j’en conclus qu’il se serait servi du journal pour transmettre des informations à d’autres adeptes. Mais quelles informations? Y aurait-il un lien avec la disparition de sa femme? Puisque sa douce est disparue mais que son corps n’a pu être inhumé, est-ce pour Armand une mort qui n’est pas “bonne”? Aurait-il tenté de communiquer avec Fabienne par le biais des ondes?
Il reste beaucoup de points en suspens dans cette histoire, mais je dois arrêter ici mon compte rendu (qui frise parfois la dérive, mais mettons ceci sur le compte de l’insomnie, voulez-vous?) pour reprendre mes recherches à propos de la suite du Chrysanthème, peut-être que celles-ci viendront jeter un nouvel éclairage sur mes recherches précédentes. Je souhaite vous faire parvenir de nouveaux documents rapidement.
Continuez de me partager vos impressions, vos trouvailles et votre soutien! Votre intérêt me redonne de l’énergie et me pousse hors de la stagnation! Je ne suis malheureusement pas en mesure de faire parvenir ce compte rendu à X puisque j’ai reçu sa lettre sans adresse de retour, mais étant positive de nature, je suppose qu’elle lit mon blogue, qu’elle y trouve des informations pertinentes à ses questionnements, et surtout, qu’elle sache que je poursuis la quête!
Francine
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